
Thomas Bernhard
Ce spectacle, qui triompha au Festival d’Avignon 2015, marque le grand retour de Krystian Lupa à l’Odéon.
Poursuivant son dialogue de toute une vie avec Thomas Bernhard, le maître polonais aborde à nouveau un sujet qui lui tient à cœur : la dimension spirituelle qui anime la quête solitaire des véritables artistes. Car au-delà de l’autofiction satirique, Des arbres à abattre (Wycinka Holzfällen) est aussi un roman de formation relatant les premiers pas d’un créateur en devenir, une méditation cruelle sur les puissances d’artifice et de mensonge qui falsifient l’existence.

Le spectacle, servi (comme toujours avec Lupa) par des interprètes d’une présence et d’une concentration quasiment hypnotiques. Éloge de la fuite et mélancolie des retours, hypocrite comédie des retrouvailles, horreur de soi-même et des autres auxquels on risque tant de ressembler, honte et malaise devant un passé révolu qui n’en finit pas de se survivre dans une hideuse décrépitude, humour sanglant du moraliste – et haine, haine implacable de tous les médiocres accommodements auxquels on ne peut s’empêcher parfois de prendre part : il y a de tout cela dans Des arbres à abattre, méditation cruelle sur les puissances d’artifice et de mensonge qui falsifient l’existence.
Du 30 novembre au 11 décembre 2016 / Odéon 6e - en polonais surtitré