
Le Louvre se dédouble... inauguration du Louvre-Lens
Le Louvre, palais étroitement lié à l’histoire de France depuis le Moyen Âge, devenu musée au cœur de la Révolution française, s’est imposé comme un modèle depuis le 19e siècle.
Lens, ville située dans le Nord-Pas de Calais - une région réputée pour son exceptionnel dynamisme culturel et la densité de son réseau muséal - a souffert de toutes les crises et de toutes les guerres. Lens, idéalement située au carrefour de l’Europe, à proximité de la Belgique, de l’Angleterre, de l’Allemagne, est une ville résolument tournée vers l’avenir.
Lens, le Louvre : deux noms désormais liés, presque fusionnés et appelés à partager un destin commun, au service des publics, de l’art, de la beauté.
C’est en 2003 qu’a germé cette belle idée, ce rêve aujourd’hui devenu réalité. Ce rêve prend ses racines dans la vocation même du Louvre, conçu dès son origine, durant la Révolution, comme un musée national dont les collections et le savoir-faire sont au service de l’ensemble de la nation. C’est pour renouveler et revivifier cette tradition bicentenaire qu’a été imaginé ce musée nouveau, qui renforce la vocation nationale du Louvre en présentant par rotations des chefs-d’œuvre venus du palais parisien.
Le Louvre-Lens, inauguré le 12 décembre 2012, est un lieu de beauté, mais aussi de fierté. Il apparaît aux yeux de beaucoup comme l’un des chefs-d’œuvre architecturaux de ce nouveau millénaire. C’est un Louvre contemporain qui s’articule autour d’un pavillon central, sur lequel se greffent des ailes, comme dans le palais parisien. Un Louvre contemporain qui s’intègre de façon très subtile et délicate dans le site, ce magnifique écrin paysager pensé et réalisé par Catherine Mosbach.

Photographie © Hisao Suzuki
Cela offre l’occasion au musée parisien de reconsidérer ses missions, d’interroger ses collections, de sortir de ses murs et de se regarder d’un peu plus loin. L’occasion d’expérimenter ce qui ne peut l’être dans l’enveloppe et l’organisation contraintes du palais parisien. L’occasion, aussi, d’éprouver sur un terrain neuf la vocation sociale et la mission d’éducation artistique du Louvre, en soulignant notamment l’importance de la médiation.
C’est pour cela que les collections sont présentées de façon temporaire et transversale, réunissant ce qui, à Paris, est séparé en départements, en écoles, en techniques. Bref, le Louvre-Lens est un musée du 21e siècle, un musée dans tous ses rôles, artistique, social, éducatif, un musée qui rend visible ce qui est d’ordinaire dissimulé, et fait appel aux techniques les plus modernes d’information.

Photographie © Hisao Suzuki
Ce musée de verre et de lumière n’est pas une simple annexe du Louvre, mais le Louvre même, dans toutes ses dimensions et toutes ses composantes, dans son amplitude géographique et chronologique de musée universel. Une synthèse harmonieuse qui offre des possibilités nouvelles pour les visiteurs : ils peuvent en effet accéder aux coulisses et découvrir toutes les facettes et métiers d’un musée, suivre la restauration d’une œuvre, accéder aux réserves, comprendre les grands principes de la conservation et de la muséographie.
Actuellement, trois expositions sont proposées.

L’exposition inaugurale Renaissance. Révolutions dans les arts en Europe, 1400-1530, dont le commissariat a été confié à Geneviève Bresc-Bautier, Directrice du département des Sculptures du musée du Louvre, en collaboration avec Jean-Pierre Changeux, neurobiologiste de renom, explore un moment de mutation intellectuelle et artistique sans précédent en Europe.
Plus de 250 œuvres (peintures, sculptures, gravures, objets d’art, etc.) seront exposées selon un parcours qui tente de définir et interroge le visiteur sur les thèmes novateurs de la Renaissance.
Galerie des Expositions temporaires. Jusqu’au 11 mars 2013
La deuxième exposition s’intitule Le Temps à l’œuvre. Réflexion sur la perception du temps, et tente de définir de façon pédagogique ce qu’est le temps par le biais de l’art. Dans un jeu situé dans la bulle centrale, le visiteur pourra ainsi, à partir de la date de son choix, passer d’un calendrier à l’autre (calendrier grégorien, calendrier de l’Hégire, etc.).
A défaut de le saisir dans son essence, l’homme, d’un côté, pressent l’existence cyclique par le biais d’une partie des phénomènes astronomiques (jour/nuit, lunaison, retour des saisons, etc.), de l’autre, il ressent le poids d’un temps continu et fini pour sa vie comme pour celle d’une grande partie des êtres et des choses.

Musée des Beau-Arts d’Arras © Musée des beaux-arts d’Arras / Claude Thériez
Ces deux perceptions - temps cyclique et temps linéaire - constituent le fil conducteur de l’exposition. Signalons qu’il s’agit du premier volet d’une « histoire du temps » programmée sur cinq ans.
Le Pavillon de Verre. Jusqu’au 21 octobre 2013.
La troisième et dernière exposition offre, elle, un Parcours inédit à travers l’histoire du temps. La particularité de cette exposition “temporaire“ est qu’elle durera cinq ans, durée pendant laquelle seront exposés au sein du musée du Louvre-Lens des chefs-d’œuvre du Louvre, selon une présentation chronologique.

Sur 120 mètres de long, de la naissance de l’écriture vers 3’500 avant J.C. jusqu’au milieu du 19e siècle, toutes les civilisations et techniques seront représentées, embrassant ainsi l’étendue chronologique et géographique des collections du musée du Louvre. La Galerie du Temps s’organisera en 3 grandes périodes : 70 œuvres pour l’Antiquité, 45 œuvres pour le Moyen Âge et 90 œuvres pour les Temps modernes.
La Grande Galerie. Dès le 12 décembre 2012.